e-écran de confinement
C'est tout l'espace / temps qui est modifié dans ces moments de confinement. Nous découvrons qu'il est plus difficile de rester immobile que de bouger. Le temps a cessé d'être simplement linéaire. Il se fige et se replie en circonvolutions multiples, superposées. S'emmêlent les venir sou-venir a-venir et re-venir. Il va et vient et nous emporte à l'endroit et à l'envers. Où suis-je? L'écran de mon smartphone est noir. Mais regardez, regardez! Il y a plein de traces, de taches et de marques sur mon écran noir, éteint.
En confinement je suis partie en longues traversées de l'art en histoire de l'art, réflexions sur les traces des peintres et artistes.
Et voilà que les mots "réfléchir", "réflexions" et "traces" se libèrent du langage, le traversent et passent de l'autre côté des écrans miroirs, écrans noirs, soit disant éteints. Ces mots se transforment en réalité tactile et visuelle. Traces et réflexions bougent avec la lumière et révèlent des présences, des naissances d'êtres souvenirs et à venir. Quelqu'un ou bien une foule va et vient, telle les mouvements de la nuit, vivante et remplie d'étoiles. Paradoxe de la lumière qui arrive à éteindre le ciel infini. Paradoxe des écrans allumés, temporels, linéaires qui cachent l'imaginaire. Les très nombreuses présences et scènes qui émanent des écrans sont captées par dessins puis relancées en sauts périlleux vers de nouveaux écrans pour d'autres révélations, numériques cette fois.